1940, Une victoire éclair

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Il concerne la campagne de 1940 et ses préliminaires

BLITZKRIEGLEGENDE DE KARL-HEINZ FRIESER COURRONNÉ D’UN PRIX. LA BOURDE DU GÉNÉRAL FORGET

Celui qui vient de lire ma critique de ce livre comprendra que j’avais envie de me cogner la tête contre les murs de désespoir en écoutant ce brave général Forget. C’est un croyant. Il croit aveuglement ce qu’écrit M.Frieser. Pas besoin de vérifier quoi que ce soit.
Je me contenterai de signaler ici quelques erreurs.
Le terme blitzkrieg n’est pas une invention de Goebbels, mais un mot capté à Berlin durant l’été 1939 par un journaliste du magazine Time qui, comprenant son impact le publie en septembre. Ce n’est qu’un mot de comptoir, et affirmer qu’il s’agit d’une tactique est un non-sens. C’est juste une guerre ou une campagne, rapidement terminée. Il y en eut beaucoup dans l’histoire militaire, à pied ou à cheval. Chars et avions sont uniquement un ajout ; pas forcément nécessaires ils ne garantissent pas un succès à eux seuls. En 1940, le blitzkrieg contre la Norvège, par exemple, a été mené sans aucun char. La défaite française est essentiellement due à l’impéritie totale du haut commandement qui a commis de lourdes fautes, décisives et rares, en premier lieu un plan de campagne catastrophique, alors que celui des Allemands se basait sur des doctrines éprouvées dans l’histoire militaire trouvées dans l’ouvrage de Clausewitz. C’est l’unique conclusion que l’on puisse tirer de cette campagne. Toute tentative de fabriquer une autre définition pour ce mot est donc vouée à l’échec.
Une répétition du plan Schlieffen n’a jamais été envisagée. Le premier plan daté du 19 octobre répondait à la concentration française de septembre. Le but était la côte belge, d’une part pour attaquer l’Angleterre avec l’aviation, d’autre part comme protection de la Ruhr. Il fut remplacé le 29 octobre en raison de la nouvelle concentration alliée le long de la frontière belge. Le but de ce deuxième plan était la destruction de toutes les forces ennemies au nord de la Somme dans une bataille principale. Contrairement à ce que Manstein affirme, les deux plans étaient donc totalement différents. Mais la vitesse était primordiale dans tous les deux. 

Le plan exécuté en mai 40 n’était pas de Manstein. Ceci est une histoire inventée par Liddell Hart. Malheureusement beaucoup de militaires et d’historiens à la petite semaine continuent d’y croire, le Wikipedia inclus. L’affirmation selon laquelle « ce fut Manstein qui constitua le groupement blindé de Kleist » est parfaitement ridicule. Tout autant que celles soutenant que « l’infanterie ne faisait pas le boulot » et que « tout était confié aux blindés ».
Le choix de Sedan n’était pas de Manstein. Dire que cette offensive était un acte de désespoir est faux, que les Allemands n’avaient pas de camions-citernes est faux aussi. Ils étaient incorporés dans les divisions motorisées.Mais c’est par le chemin de fer,dans des wagons-citernes que la plupart de l’essence a été transporté, on peut donc affirmer que les chars ont roulé au charbon. Et n’oublions pas l’énormité du butin.
L’affirmation selon laquelle Guderian devait attendre dans la tête de pont de Sedan est un mensonge de celui-ci, tout bêtement cru par Frieser, Forget et un grand nombre d’autres.  Il n’a pas désobéi, mais il a obéi à l’ordre de foncer direction ouest aussi vite que possible. Et ce ne furent pas uniquement ses chars qui fonçaient, comme les ignorants veulent le faire croire. Il ne commandait qu’un seul corps d’armée sous les ordres de Kleist, commandant le groupement blindé qui consistait en trois corps d’armée.
Il n’y avait pas de discorde entre anciens et modernes. Le commandant en chef de l’armée, Brauchitsch, s’occupait déjà dans les années 20 de la motorisation et il avait alors sous ses ordres Guderian. Par ailleurs en 1940 Brauchitsch avait 58 ans et Manstein 50.
Le général Forget a cependant dit une chose correcte : « ce livre a été écrit pour le grand public ». Il n’est pas nécessaire d’être un expert pour le lire. Pour l’écrire non plus.
On peut avoir croyance en beaucoup de choses : un dieu, un cartomancienne ou un historien à la petite semaine. Le résultat est le même. Le Général Forget est un croyant. Il n’est pas le seul. Il y en aura d’autres. Restez en ligne.

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